Les principes

Au cours de ses années de pratique, Igor Correa a identifié cinq principes qui servent aujourd’hui à tous de repères pour l’apprentissage du junomichi. En appliquant ces principes dans la réalisation des mouvements de projection et de contrôle, un esprit occidental peut comprendre et obtenir une attitude proche de celle des japonais, peuple à l’origine de ces techniques.

Ces principes forment ainsi des axes de recherche et d’enseignement communs à toutes les techniques du judo.

Contrôle, Esquive, Mobilité, Décision et Non-opposition constituent les cinq principes. C’est en acquérant des sensations et en parvenant à définir plus précisément ce que ces simples formules laissent entendre que le judoka évoluera dans sa pratique du junomichi. En ne limitant pas le judo à la simple connaissance de techniques, nous entrons dans la technique et comprenons mieux les fondements d’une projection qui permettent de réaliser le ippon, quelque soit la taille, la force ou le poids du partenaire.

Nous disposons de plusieurs types d’exercices pour améliorer notre pratique. Ce sont :

- uchi-komi : travail en répétition d’une technique debout en cherchant à l’améliorer à chaque engagement. Au bout d’une série, on projette le partenaire.

- kata : enchaînement de techniques debout ou au sol imposées en cherchant la précision et la sincérité.

- kakari geiko / yaku suku geiko : travail en déplacement qui peut faire suite à l’uchi-komi et où l’on cherche avec un partenaire disponible les opportunités pour engager les mouvements.

- randori : travail en déplacement où chacun des deux partenaires contrôle les mouvements de l’autre et cherche le ippon.

- shiaï : le premier ayant marqué ippon a gagné

L’esquive

L'esquive consiste à prendre et maintenir une avance dans le temps et dans l'espace par rapport à sont partenaire. Elle permet de se libérer d’une situation de face à face pour engager un mouvement, orienter le partenaire dans une direction de projection sans que cela ne le contraigne.
Pour que naisse cette sensation, il est nécessaire de hisser son ventre (ou hara) en s’aidant du kumi-kata, de maintenir une attitude souple et une seule et même direction de chute.

La décision

Dès l’amorce d’un mouvement, la décision consiste à en connaître, ressentir déjà la fin. L’étude de la trajectoire d’un mouvement est un travail réalisé en cours pour exercer son corps et sentir le mouvement. Cette approche disparaît dans la notion de décision. En un instant très court où il n’est plus question de connaître la trajectoire. Il s’agit d’être à la fin du mouvement avant même de l’avoir engagé.

La non-opposition

Toujours face à un partenaire, on peut adopter les 2 attitudes que sont l’opposition et la non-opposition. En recherchant la non-opposition on prend un risque important de se faire projeter. Le mouvement initié par l’engagement d’une technique peut être repris à son avantage dans le seul cas où l’on ne s’oppose pas à ce mouvement. Il faut alors l’accompagner et le prendre à son compte pour marquer un ippon.

La mobilité

Le junomichi est une pratique qui s’exerce dans le mouvement. Un mouvement que l’on initie, que l’on entretient ou dans lequel on s’inscrit. Dans tous ces cas, le corps doit rester disponible pour engager une projection, on parle alors de mobilité.

Le contrôle

Le contrôle doit être compris ici comme un principe permettant de savoir à tout moment où se trouve le partenaire et où je me situe par rapport à lui.
Le contrôle est donc une action sur soi qui apparaît avec la sensation de liaison. Il permet non seulement d’être prêt à chaque instant pour engager une projection mais aussi de conserver une attitude qui permet de se ne pas se blesser dans la chute.